
Joker
On en parlait avant même qu’il ne soit sorti. Le film Joker, premier essai de Warner Bros à proposer une nouvelle lignée de films se déroulant en dehors du DCEU (DC Extended Universe). Forcément, nous avions donc envie de le voir. Alors direction Gaumont Alésia pour cet opus réalisé par Todd Phillips.
Le film retrace la vie d’Arthur Fleck, le premier nom du Joker alors qu’il travaille comme clown en portant des encarts publicitaires dans Gotham City et se rêve comédien de stand-up. Ce personnage a un handicap qu’il ne peut contrôler et qui se manifeste par des crises de rire. Le personnage trouve alors sa force dans ce qu’il a de sombre et déstabilisant. Forcément, ça ne le rend pas très aimable aux yeux du spectateur.

Joker expose la folie à l’état pur d’un homme rejeté de tous. Incapable de garder un emploi ou d’établir des liens sociaux, sa folie l’emmène dans un imaginaire inquiétant. Cela laisse même supposer de la véracité d’un bon nombre de situations pendant le film. Ce type de folie qui souvent pousse des hommes à passer à l’acte. Ils commettent alors des crimes qui dépassent l’imaginaire du commun des mortels. Dans le film, ce clown meurtrier devient alors un héros du peuple, presque un symbole du combat contre les riches et contre le système.

Dans le premier rôle on retrouve l’incroyable Joaquim Phoenix qui nous livre une véritable performance. À ses côtés, Robert De Niro en présentateur télé qu’Arthur adule et Frances Conroy en mère névrosée.
Dès la première scène, l’acteur est assis et se maquille en clown. Il enchaine une multitude de grimaces face à la glace. L’acteur a perdu du poids pour le rôle et est presque rachitique. Son travail corporel, presque associé à de la danse, (mouvements qu’on retrouve chez le Joker) a une espèce de grâce effrayante. Il nous offre une palette d’expressions et une puissance de jeu qui vous bouleversera forcément. Je n’avais pas vu depuis très longtemps un jeu d’acteur qui m’impressionne à ce point (et pourtant il en faut pour m’impressionner vous savez bien). À moins qu’Hollywood ait perdu son bon goût, il est évident que Joachim Phoenix sera l’un des favoris à la prochaine cérémonie des Oscars et ce serait juste mérité.

De même, la réalisation de Todd Phillips contribue à renforcer le jeu de son interprète principal. En effet, le réalisateur était surtout connu jusqu’ici essentiellement grâce à des comédies divertissantes. On citera par exemple Very Bad Trip ou Date Limite qui ne cassent pas trois pattes à un canard il faut bien l’avouer. Toutefois, sa mise en scène dans Joker est magistrale. La représentation d’un cadre hyper réaliste nous rappelle les plus grands comme Scorsese ou Coppola. Voilà donc un ensemble d’éléments qui peuvent expliquer ce trouble qui vous envahira à la sortie de la salle de cinéma.
Serait-ce la recette magique pour réaliser un bon film ? Je ne sais pas mais à vous de nous le dire. En attendant, voici la bande-annonce du film pour vous donner un avant-goût de folie.
Allez, bonne séance, bon film, et surtout n’oubliez pas, développez votre étrangeté légitime avec sourire 😉
© By Alex

"J'accuse" de Roman Polanski

Soirée d'anniversaire des 2 ans de "Ptit Con"
Vous aimerez aussi

Cannes 2019 et les soirées Magnum
17 mai 2019
Comment la mode Streetwear a envahi le monde du luxe ?
16 mars 2021
Un commentaire
Denis
Je suis d’accord avec vous ce film est grandiose et la performance de l’acteur principal est incroyable. Il a d’ailleurs mérité son oscar !